Introduction aux
GNE
La synthèse des GNE au XIX°
[Riemann] [Klein]
[Hilbert]
[Présentation
chronologique] [Précurseurs]
[Fondateurs][Lobachevsky]
[Retour aux GNE]
[Références
utilisées] [Menu
général]
Pour devenir conférencier à l'université de
Gottingen, le candidat doit présenter un mémoire
d'habilitation à la société philosophique de
Gottingen. En 1854, Bernhard Riemann - élève de Gauss
en 1846 qui travaillait alors sur la géométrie
intrinsèque des surfaces - propose un exposé
intitulé "Sur les hypothèses qui servent de fondements
à la géométrie" où il présente une
nouvelle approche de la géométrie en proposant de
généraliser la métrique euclidienne
ds2 = …dxi2 par une forme
quadratique quelconque (définie positive dans le
mémoire) ds2 =
…gijdxidxj. On sait l'importance que
cette approche a pris ensuite, en particulier pour les modèles
de l'espace temps de la relativité
générale.
Dans son mémoire, Riemann dit que :
"L'observation nous apprend
avec une grande certitude que l'espace réel est non pas
infini, mais illimité"
On retrouve là la problèmatique déjà
soulevé à propos de la demande
2 d'Euclide (Prolonger
indéfiniment, selon sa direction, une droite finie)
sur le sens du terme infini : est-il métrique ou topologique ?
Riemann dit qu'il n'est pas métrique, alors que c'est
l'utilisation essentielle qu'en font les commentateurs
d'Euclide,court-circuitant de fait toute possibilité de
constuction de la géométrie riemannienne (elliptique)
dans laquelle l'axiome de parallélisme de la
géométrie euclidienne est nié par inexistence de
parallèles. Dans cette géométrie les distances
sont bornées, et la somme des angles d'un triangle est
supérieure à deux droits.
Indépendamment de cette approche métrique, est
apparu - avec Poncelet en 1822 en France, puis plus
systèmatiquement sur le plan axiomatique avec von Staudt en
1854 - la géométrie projective qui étudie les
concepts géométriques sans référence
à une métrique. Dans une analyse critique qu'il en fait
en 1871, Félix Klein insiste alors sur le fait que la
géométrie projective est totalement indépendante
du postulat des parallèles (ce qui n'était pas
évident avant lui). Il établit ensuite que les trois
géométries, qu'il nomme lui-même elliptique,
parabolique (ie euclidienne) et hyperbolique, sont les seuls types de
géométries projectives à courbure
constante.
Remarque : nous dirons plus
loin qu'un plan hyperbolique n'est jamais projectif, mais tout
plan métrique peut se plonger dans un plan projectif en
introduisant la notion de point idéal et de droites
idéales (Pasch 1888).
Ces travaux de Klein prolongent ceux de Cayley qui s'était
intéressé à la recherche d'une métrique
ordinaire en géométrie projective. Cayley avait une
approche analytique, alors que Klein propose une approche
géométrique en remplaçant la "conique absolue"
de Cayley par une forme quadratique quelconque arbitairement
fixée, ce qui lui permet d'aboutir au résultat
cité, plus précisément il obtient :
Le cas elliptique (cas
où la conique absolue de Cayley est imaginaire). Dans ce
cas les droites sont fermées, de longueur finie, le plan
aussi est d'aire finie. Ce cas correspond à l'axiome de
Riemann pour lequel par un point, on ne peut faire passer de
parallèle à une droite donnée.
Le cas hyperbolique (la conique
absolue est réelle). Dans ce cas les droites sont ouvertes
de longueur inifine et par un point, on peut mener deux
parallèles à une droite donnée (au sens de
Lobachevsky).
Les cas parabolique (la conique
absolue dégénère en une paire de points
imaginiaires). Cas limite commun aux deux
précédents, la métrique est celle de la
géométrie euclidienne ordinaire, la droite joignant
les deux poins à l'infini étant la droite infinie de
la géométrie projective ordiniaire.
Enfin, au lieu de chercher à caractériser les
métriques par les variations infinitésimales comme le
propose Riemann, on peut chercher une expression de la distance finie
entre deux points. C'est l'objet de recherches de Minkovski et de
Hilbert. En particulier Hilbert cherche à déterminer
toutes les métriques de l'espace pour lesquelles les droites
sont les lignes de longueur minimale entre deux points, tout en ayant
une longueur infinie. Il montre que ces métriques existent et
reviennent à choisir, dans l'espace projectif, pour absolu une
surface fermée non concave, l'expression de la distance entre
deux points A et B, intérieurs à la surface,
étant alors de la forme c ln (A B M
N) avec :
c est une
constante,
M et
N sont les intersection de la
droite (AB) avec la surface "absolue" de
référence,
(A B M N) désignant la
valeur absolue du bi-rapport ordinaire de la
géométrie projective : |(AM/AN) : (BM/BN)|,
appelée aussi rapport anharmonique.
Par ailleurs, aprés les travaux de Pasch et
Véronèse, Hilbert a également entrepris - entre
autre ! - une réécriture réellement axiomatique
des éléments d'Euclide et ses "fondements de la
géométrie" (10 éditions, dont 7 de son vivant)
se veulent une illustration de l'indépendance de
l'axiomatisation vis à vis de l'expérience sensible,
pour laquelle, on se souvient qu'il avait argumenté : on
pourrait remplacer "point" par "verre de bière" et "droite"
par "tabouret".
Hilbert a par exemple clairement mis en évidence le
rôle des figures fondamentales de Désargues et de Pappus
qui seront repris ultérieurement dans un point de vue plus
algébrique. Il a aussi définit et construit des
géométries plus abstraites, en particulier non
arguésiennes, mais aussi "non pythagoriciennes". Il a
également montré que le compas, jusqu'alors
considéré comme essentiel dans la construction de
figures, était inutile pour solutionner les problèmes
fondamentaux posés par les axiomes et mis en place des
construction à l'empan (report de la longueur unité sur
une droite).
Outre une présentation rapide dans la page
"Hilbert", un autre chapitre proposera de revenir plus en
détail sur les "fondements de la géométrie"
de David Hilbert, pour présenter quelques uns de ses
apports, et quelques variantes autour de ses axiomes (Pasch,
Veronèse - avant Hilbert - puis Kerekjaro, Greenberg, mis
aussi Artin aprés)
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