Introduction aux
GNE
Les 9 "notions communes" du livre I
[Présentation
chronologique] [Livre I
d'Euclide] [Les définitions
du livre I] [Les postulats du
livre I] [Commentateurs]
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[Références
utilisées] [Menu
général]
Les axiomes (ou "notions
communes")
- Les grandeurs égales à
une même grandeur, sont égales entre
elles.
- Si, à des grandeurs
égales, on ajoute des grandeurs égales, les touts
seront égaux.
- Si, à des grandeurs
égales, on retranche des grandeurs égales, les
restes seront égaux.
- Si, à des grandeurs
inégales, on ajoute des grandeurs égales, les restes
seront inégaux.
- Si, à des grandeurs
inégales, on retranche des grandeurs égales, les
restes seront inégaux.
- Les grandeurs, qui sont doubles d'une
même grandeur, sont égales entre
elles.
- Les grandeurs, qui sont les
moitiés d'une même grandeur, sont égales entre
elles.
- Les grandeurs, qui s'adaptent entre
elles, sont égales entre elles.
- Le tout est plus grand que la
partie.
Ces notions communes sont présentées dans le
premier livre pour l'ensemble des 13 livres d'Euclide, en particulier
pour l'arithmétique. Pour ce qui nous concerne ici, remarquons
simplement que la première relève de la
transitivité des relations d'équivalence,
l'égalité des figures, dans le texte d'Euclide, est -
d'une façon ou d'une autre - synonyme de
superposabilité, celle des aires revient à
l'équivalence par découpage fini.
Les notions communes suivantes (2 à 7) ne nous concernent
pas directement ici, nous y reviendrons dans la partie relative aux
"fondements de la géométrie" de David Hilbert.
Mentionnons toutefois qu'une autre "notion commune" - ou
peut-être demande -importante dans le modèle
géométrique est aussi présente sous forme de
définition dans le livre V (définition 5), c'est
l'axiome d'Archimède :
Des grandeurs sont dites avoir
raison entr'elles, lorsque ces grandeurs, étant
multipliées, peuvent se surpasser mutuellement.
Jean Luc Chabert commente la notion commune 8, relative au
traitement de l'égalité, en particulier en
géométrie. Il observe que deux interprétations
sont envisageables :
- Deux figures superposables sont
égales : cette demande justifie alors a
priori les cas d'égalité par superposition.
- Deux figures égales sont
superposables : dans ce cas la demande
définit l'égalité elle-même par
superposition.
Dans les deux cas, poursuit Jean Luc Chabert,
"Quelque soit
l'interprétation choisie, comment définir la
superposabilité - la coïncidence - selon Euclide ? Par
un déplacement, sans doute. Et le déplacement,
comment le déterminer ? Par une transformation qui conserve
les formes, celles des solides en particulier, donc qui conservent
les longueurs. Et la conservation des longueurs ? Par leur
égalité. Et cette égalité ? Par la
superposabilité ! La boucle est
bouclée".
Il cite alors Henri Poincaré (dans "La science et
l'hypothèse") qui commente cette demande en ces termes :
"En fait, cette
définition ne définit rien; elle n'aurait aucun sens
pour un être qui habiterait un monde où il n'y aurait
que des fluides. Si elle nous semble claire, c'est que nous sommes
habitués aux propriétés des solides naturels
qui ne diffèrent pas beaucoup de celle des solides
idéaux dont toutes les dimensions sont
invariables".
Jean Luc Chabert poursuit alors en rappelant que de telles
considérations nous sont possibles de par notre connaissance
d'autres géométries qu'euclidiennes, en particulier de
notre acquis que, dans d'autres géométries, à
courbure non constante, le déplacement sans déformation
n'existe pas.
Nous ne développerons pas au delà ici, mais
rappelons, pour les lecteurs souhaitant poursuivre sur ces
thèmes, que la question du lien entre la notion de mouvement
et les concepts géométriques est abordée en
détail - sur le plan historique -dans "L'encyclopédie
des sciences mathématiques" (Tome III Volume 1 - "congurence
et mouvement"). Notons à ce sujet que les axiomatiques
actuelles introduisent rapidement des axiomes sur les
isométries : voir celle de Jacqueline Lelong-Ferrand commune
aux géométries absolues (au sens de Bolyai :
euclidienne et hyperbolique) - dans le chapitre sur les
géométries hyperboliques - et celle de Bachmann, plus
générale, dans ce chapitre.
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